Le prototypage, pour passer de l’idée au concept
La quatrième étape du Design Thinking, c’est le prototypage. Là je vois tous les ingénieurs ouvrir grands les yeux, sortir les PC et les claviers, les fers à souder, les cartes à puce… On va enfin rentrer dans le vif du sujet et faire du software et du hardware ! Désolé de calmer vos ardeurs, mais ce n’est pas encore pour maintenant…
Le prototypage en Design Thinking reste une activité très basique, rugueuse, dans laquelle on va créer « quelque chose » pour passer de l’idée au concept. Avoir des idées, c’est bien, qu’elles soient concrètes, c’est mieux. L’étape du prototypage est là pour ça, sauf qu’on ne rentre pas encore dans le dur de la réalisation…
La construction d’un prototype doit être faite très rapidement : entre 1h et 1 semaine grand maximum. Vous imaginez bien qu’avec si peu de temps, on ne peut pas programmer un logiciel concret. On va donc utiliser tout ce qui nous passe par la main : du papier, du carton, des stylos, des légos… pour faire des dessins, ou des constructions physiques. L’objectif est de rendre concret le concept auquel on pense. Si on reste sur de l’expression d’idées (« utilisons des rayons X pour scanner la surface »), on n’a rien produit de concret. Le concept doit être un objet, ou un storyboard, ou un processus clairement dessiné… Sortez du classique texte et des planches power point, amusez-vous à créer un élément concret.
Pourquoi passe-t-on par cette étape ? Tout simplement parce qu’après quelques heures ou jours passés à prototyper, on peut présenter notre solution à son futur utilisateur et obtenir son feedback (étape 5 du Design Thinking : « Experiment »). Ainsi, soit on a fait mouche et le concept qu’on a imaginé est le bon, l’utilisateur est ravi. Soit il fait des commentaires pour améliorer le concept afin qu’il lui corresponde mieux. Soit il le rejette totalement. Et dans ce dernier cas, ce n’est pas grave, qu’a-t-on perdu réellement : juste quelques heures pour faire cette maquette… Imaginez si vous l’aviez développée réellement, avec du hardware et du software, ou si vous aviez déployé ce processus pour de vrai. Combien de semaines ou de mois auriez-vous perdu ?
Personnellement, j’ai vécu ces 3 étapes qui passent du « j’adore » au « pas mal » ou au « vous n’y êtes pas du tout »… Et à chaque fois, cela a toujours été très bien vécu par les équipes projets qui étaient préparées à cela grâce au coaching que je réalisais. Nous avons alors pu améliorer ou totalement repenser les concepts initiaux quand ils n’étaient pas bons.
L’objectif du prototype est en effet celui-là : maquetter très vite pour avoir un ressenti très rapide du futur client, et donc savoir très vite si l’on est sur la bonne voie ou non. Et si besoin, corriger le tir en proposant une autre solution.
Dans les prochains articles, je vous présenterai plusieurs méthodes que j’utilise pour prototyper les concepts rapidement et obtenir le feedback utilisateur